Vous avez remarqué des taches noires sur les feuilles de vos rosiers ? Votre magnifique rosier grimpant commence à montrer des signes de maladie ? Vous cherchez une solution efficace pour protéger vos plantes préférées ?
Eh bien, vous voilà au bon endroit pour découvrir un remède qui a fait ses preuves depuis plus d’un siècle !
La bouillie bordelaise s’impose comme le traitement de référence pour lutter contre les maladies fongiques des rosiers. Ce fongicide naturel à base de cuivre protège efficacement vos roses contre les champignons qui peuvent ruiner votre jardin.
Vous voulez savoir comment l’utiliser correctement, quand l’appliquer et à quelles doses ? On vous explique tout dans ce guide complet !
Qu’est-ce que la bouillie bordelaise et comment agit-elle sur les rosiers
La bouillie bordelaise, c’est un mélange de sulfate de cuivre et de chaux éteinte qui forme une solution bleu-vert caractéristique. Inventée au XIXe siècle dans les vignobles bordelais pour lutter contre le mildiou, elle a rapidement prouvé son efficacité sur de nombreuses autres plantes.
Ce traitement agit comme un fongicide préventif de contact. Concrètement, les particules de cuivre se déposent sur les feuilles et créent une barrière protectrice contre les spores de champignons. Quand ces dernières tentent de germer, elles entrent en contact avec le cuivre qui les détruit avant qu’elles puissent infecter la plante.
Pour vos rosiers, la bouillie bordelaise combat principalement :
- La maladie des taches noires (marsonia) qui laisse des taches sombres sur le feuillage
- L’oïdium qui recouvre les feuilles d’un duvet blanc
- La rouille identifiable par ses pustules orangées
- Le mildiou qui provoque le jaunissement puis le brunissement des feuilles
Attention cependant : ce produit ne fonctionne que contre les maladies cryptogamiques (causées par des champignons). Il n’a aucun effet sur les ravageurs comme les pucerons, les cochenilles ou les acariens qui nécessitent d’autres traitements spécifiques.
Quand traiter les rosiers : le calendrier optimal
Le timing, c’est tout avec la bouillie bordelaise ! Comme elle agit uniquement en prévention, il faut l’appliquer avant que les maladies ne s’installent.
Le traitement de fin d’hiver : le plus important
La période critique se situe en février-mars, juste après la taille de vos rosiers mais avant le débourrement des bourgeons. C’est le moment où les spores hivernent encore dans les écorces et sur les débris végétaux.
Ce premier traitement élimine les foyers d’infection et protège les nouvelles pousses dès leur apparition. Choisissez une journée sans gel annoncé et sans pluie prévue dans les 24 heures qui suivent.
Les traitements préventifs de printemps et d’été
Dès que les températures remontent et que l’humidité augmente (conditions idéales pour les champignons), programmez 1 à 2 traitements supplémentaires :
- Un traitement en avril-mai quand le feuillage se développe
- Un traitement en juin-juillet si les conditions météo sont favorables aux maladies (temps humide et chaud)
Évitez les applications en pleine floraison pour ne pas perturber les pollinisateurs. Privilégiez les périodes où vos rosiers sont en repos végétatif ou en début de croissance.
Réagir en cas de conditions particulières
Adaptez vos traitements aux conditions climatiques. Après plusieurs jours de pluie suivis de chaleur, les champignons prolifèrent rapidement. Un traitement préventif devient alors indispensable, même hors calendrier habituel.
Dosages et préparations : les recettes qui marchent
Pour préparer votre bouillie bordelaise, vous avez deux options : utiliser une poudre commerciale prête à diluer ou préparer votre mélange maison.
Dosage avec la poudre commerciale
La plupart des produits du commerce recommandent entre 10 et 20 grammes de poudre par litre d’eau. Un dosage classique et efficace consiste à utiliser 12,5 g pour 1 litre d’eau.
| Volume d’eau | Quantité de poudre | Surface traitée approximative |
|---|---|---|
| 1 litre | 12,5 g | 10-15 m² |
| 5 litres | 60-65 g | 50-75 m² |
| 10 litres | 125 g | 100-150 m² |
La recette traditionnelle en deux seaux
Pour préparer 10 litres de bouillie bordelaise maison, voici la méthode éprouvée :
Seau n°1 : Diluez 200 g de sulfate de cuivre dans 4 litres d’eau tiède. Mélangez jusqu’à dissolution complète.
Seau n°2 : Préparez le ‘lait de chaux’ en mélangeant 300 g de chaux éteinte dans 6 litres d’eau.
Versez ensuite lentement le contenu du seau 1 dans le seau 2 en remuant constamment. Laissez reposer 24 heures avant utilisation. Utilisez uniquement des seaux en plastique, jamais en métal qui réagirait avec le cuivre.
Cette préparation maison vous revient moins cher mais demande plus de temps et de précautions lors de la manipulation des produits séparés.
Mode d’application pratique : la pulvérisation parfaite
Une fois votre bouillie préparée, l’application détermine largement l’efficacité du traitement. Quelques règles simples garantissent un résultat optimal.
Le matériel et les conditions
Utilisez un pulvérisateur à pression équipé d’une buse fine qui produit un brouillard homogène. Évitez les buses trop grosses qui créent des gouttes et provoquent un ruissellement inutile.
Choisissez une journée sans vent et sans pluie annoncée dans les 4-6 heures suivantes. Le matin tôt ou en fin d’après-midi conviennent parfaitement, quand l’évaporation est moins rapide.
La technique de pulvérisation
Couvrez l’ensemble du feuillage, y compris le revers des feuilles où se logent souvent les spores. Pulvérisez également les tiges et le collet de la plante.
Maintenez une distance de 30-40 cm entre le pulvérisateur et la plante. Procédez par mouvements réguliers de bas en haut pour bien couvrir tous les étages de végétation.
Si vous cultivez vos rosiers en bac, comme ceux que vous pourriez installer dans un bac potager fait maison, veillez à traiter aussi le dessous des feuilles qui restent accessibles.
Fréquence et renouvellement
La bouillie bordelaise reste active environ 3 semaines si elle n’est pas lessivée par la pluie. Espacez vos traitements de 15 jours minimum et ne dépassez pas 2 à 3 applications par saison.
Après une pluie importante qui a lavé le feuillage, vous pouvez renouveler l’application si les conditions redeviennent favorables aux maladies (humidité + chaleur).
Précautions et limites : utilisez sans danger
Malgré son origine naturelle, la bouillie bordelaise n’est pas anodine. Le cuivre qu’elle contient peut s’accumuler dans l’environnement et présenter des risques pour la santé.
Protections individuelles indispensables
Portez systématiquement des gants, un masque et des lunettes lors de la préparation et de l’application. La poussière de cuivre irrite les voies respiratoires et les muqueuses.
Évitez de traiter par temps venteux qui disperserait le produit sur vous ou sur des zones non ciblées. Changez de vêtements après le traitement et lavez-vous soigneusement les mains.
Limites environnementales
Le cuivre s’accumule dans les sols et peut devenir toxique pour la faune du sol (vers de terre, micro-organismes) et les milieux aquatiques. Respectez scrupuleusement les dosages recommandés.
En agriculture biologique, l’usage du cuivre est limité à 6 kg par hectare et par an, soit environ 6 g pour 10 m² de jardin. Cette limite vous donne une idée de la modération nécessaire.
Zones à éviter absolument
Ne pulvérisez jamais près des points d’eau, bassins ou mares. Le cuivre est très toxique pour les poissons et les amphibiens, même à faible dose.
Évitez également de traiter quand vos animaux domestiques ont accès au jardin dans les heures qui suivent l’application.
Alternatives naturelles et traitements complémentaires
Pour réduire votre usage de cuivre tout en gardant des rosiers sains, plusieurs solutions naturelles méritent votre attention.
La décoction de prêle : l’alternative star
La prêle des champs contient naturellement de la silice qui renforce les défenses des plantes contre les champignons. Préparez une décoction en faisant bouillir 100 g de prêle séchée dans 1 litre d’eau pendant 20 minutes. Diluez à 20% et pulvérisez tous les 15 jours.
Cette solution s’utilise en alternance avec la bouillie bordelaise pour espacer les traitements cuprifères tout en maintenant une protection efficace.
Le purin d’ortie et autres préparations
Le purin d’ortie stimule les défenses naturelles des plantes et peut limiter le développement de certains champignons. Diluez-le à 10% et appliquez-le en arrosage au pied ou en pulvérisation foliaire.
Le lait (dilué à 10-15%) donne aussi de bons résultats contre l’oïdium grâce à ses propriétés antifongiques naturelles.
Les bonnes pratiques culturales
Avant tout traitement, optimisez vos conditions de culture. Une taille aérée facilite la circulation de l’air et limite l’humidité favorable aux champignons. Nettoyez régulièrement les feuilles mortes et les débris végétaux où hivernent les spores.
Un sol bien drainé et une fertilisation équilibrée renforcent la résistance naturelle de vos rosiers. En suivant les conseils du jardinage lunaire, vous optimiserez vos interventions aux moments les plus favorables.
Le paillage au pied des rosiers limite les éclaboussures qui remontent du sol vers les feuilles basses et propagent les maladies. Utilisez des matières organiques qui se décomposeront lentement.
Que faire en cas d’attaque avancée
Malgré tous vos efforts préventifs, vos rosiers montrent des signes de maladie ? La bouillie bordelaise seule ne suffira plus si les champignons sont déjà installés dans les tissus.
Nettoyage et taille d’assainissement
Supprimez immédiatement toutes les parties atteintes : feuilles tachées, rameaux malades, fleurs fanées. Brûlez ces déchets ou jetez-les aux ordures ménagères, ne les compostez jamais.
Désinfectez vos outils de taille entre chaque rosier avec de l’alcool à 70° pour éviter de propager la contamination.
Traitements curatifs spécialisés
Pour stopper une infection déclarée, vous devrez recourir à des fongicides systémiques disponibles en jardinerie. Ces produits pénètrent dans les tissus et combattent les champignons de l’intérieur.
Alternez les matières actives pour éviter les résistances et respectez scrupuleusement les délais d’attente avant toute manipulation des fleurs coupées.
Renforcement des défenses
Après un traitement curatif, renforcez vos rosiers avec des stimulateurs de défenses naturelles (SDP) qui les aident à mieux résister aux prochaines attaques.
Certains jardiniers utilisent avec succès le marc de café comme amendement organique qui améliore la structure du sol et apporte des éléments nutritifs aux plantes.
Foire aux questions sur la bouillie bordelaise et les rosiers
Est-ce que la bouillie bordelaise tue les pucerons ?
Non, la bouillie bordelaise n’a aucun effet sur les pucerons. Ce fongicide à base de cuivre agit uniquement contre les champignons et certaines bactéries. Pour lutter contre les pucerons, utilisez plutôt du savon noir, des coccinelles ou des traitements spécifiques aux insectes.
Quelles plantes ne supportent pas la bouillie bordelaise ?
Les plantes sensibles au cuivre incluent les légumineuses (haricots, pois), certaines variétés d’abricotiers et de pêchers, ainsi que la plupart des plantes d’intérieur. Les jeunes semis et plantules sont également plus fragiles. Testez toujours sur une petite zone avant traitement généralisé.
Peut-on utiliser la bouillie bordelaise toute l’année ?
Non, limitez les traitements aux périodes à risque (fin d’hiver, printemps humide). Ne traitez jamais en pleine floraison, par forte chaleur (plus de 25°C) ou en période de sécheresse. Respectez un maximum de 2-3 applications par an pour éviter l’accumulation de cuivre.
Comment savoir si le dosage est correct ?
Un dosage correct produit une fine pellicule bleu-vert sur les feuilles sans ruissellement important. Si vous voyez des traces blanches après séchage, c’est que la concentration en chaux est trop forte. Si la couleur bleue disparaît rapidement, augmentez légèrement la dose de sulfate de cuivre.
Combien de temps attendre entre deux traitements ?
Respectez un intervalle minimum de 15 jours entre deux applications. La bouillie bordelaise reste active environ 3 semaines si elle n’est pas lessivée. Un traitement trop fréquent risque de brûler le feuillage et d’accumuler dangereusement le cuivre dans le sol.
Que faire si la bouillie bordelaise tache les pierres ou le mobilier ?
Les taches bleu-vert sont tenaces sur les surfaces poreuses. Protégez vos dalles, murs clairs et mobilier de jardin avant traitement. En cas de projection accidentelle, rincez immédiatement à grande eau. L’acide citrique peut aider à estomper les taches anciennes sur certains matériaux.
